Le patrimoine bĂąti de la commune des Loges-en-Josas est en partie liĂ© Ă lâhistoire de Louis XIV, de par sa position en limite du Domaine de chasse du Grand Parc de Versailles.
Depuis sa premiÚre mention au début du 13Úme siÚcle, le village a connu bien des évolutions au cours des années. Pour découvrir ce patrimoine local, rien ne vaut un peu de tourisme pédestre dans les rues du village.
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Selon lâabbĂ© Lebeuf, historien du XVIIIĂšme siĂšcle, le village des Loges-en-Josas nâa Ă©tĂ© Ă©rigĂ© en paroisse quâau XIVe siĂšcle, Ă partir des paroisses voisines de Buc et de Jouy-en-Josas. Une chapelle y est Ă©difiĂ©e au XIIIe siĂšcle. Elle est dĂ©diĂ©e Ă Saint Eustache, patron des chasseurs et sera remplacĂ©e, en 1699, par lâĂ©glise actuelle. Celle-ci est composĂ©e dâune nef unique flanquĂ©e dâun clocher carrĂ© contre la façade qui conserve une porte Renaissance du XVIe siĂšcle. De gros travaux y ont Ă©tĂ© effectuĂ©s dans le dernier quart du XIXĂšme siĂšcle.
De nouveaux vitraux ont été installés en 1984-85 par les maßtres verriers logeois Annie et Patrick Confetti.
L’Ă©glise est recensĂ©e dans l’Inventaire gĂ©nĂ©ral du patrimoine culturel, ainsi que l’autel de la Vierge, et deux tabourets de chantre en noyer (XVIIe siĂšcle).
La statue de la Vierge Ă l’enfant assise (fin du XVIe siĂšcle) et le tableau sur toile d’une Mise au tombeau (copie ancienne d’une Ćuvre italienne du XVIIe siĂšcle) sont classĂ©s Monument historique.

Câest en 1180 que le roi des Francs Louis VII approuve la donation dâune ferme et de terres aux Loges Ă lâOrdre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-JĂ©rusalem. Cette ferme Ă©tait sans doute modesteâŻ: une ferme, une salle destinĂ©e aux malades, une autre pour les voyageurs, une chapelle et un cimetiĂšre pour la communautĂ©. Elle devait rĂ©pondre aux missions des «âŻhospitaliers,âŻÂ» qui avaient la double vocation de soigner les malades (hĂŽpital) et dâaccueillir les pĂšlerins et les voyageurs (hospitalitĂ©).
La suppression des ordres de chevalerie par la RĂ©volution française a mis fin aux activitĂ©s de lâhĂŽpital, mais sa fonction agricole a perdurĂ© jusquâen 1976, quand la ferme a Ă©tĂ© transformĂ©e en appartements.
Il ne reste quasiment aucune trace de l’ancienne construction, mais le nom est restĂ©.

La maison forestiĂšre de la «âŻPorte de JouyâŻÂ» (1684)
Cette maison forestiĂšre est en fait le dernier exemplaire en Ă©tat dâorigine des 24 portes, toutes semblables, qui ouvraient sur lâenclos du Grand Parc de chasse royal de Louis XIV, ceint dâun mur de 3 m de haut.
Ce monument, inscrit en 1989, a Ă©tĂ© construit en 1684 sur les plans de Jules Hardouin Mansart pour le passage et la surveillance des allĂ©es et venuesâŻ: un garde suisse, logĂ© Ă lâĂ©tage, en avait la charge.
Les autres portes du domaine royal
La porte des Loges, conjointe Ă la ferme de la Porte des Loges, se situait sur les terrains de lâactuelle Zone Industrielle. A la construction de celle-ci, la porte des Loges a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e, pierre par pierre. Elle est toujours visible au niveau du rond-point de la Garenne.
La porte du Trou salĂ© Ă Toussus-le-Noble a Ă©tĂ© transformĂ©e en maison dâhabitation .
La porte de Mérantais a été restaurée et trÎne au milieu du golf de Magny-les-Hameaux.
Au fil des promenades sur le Plateau de Saclay, on dĂ©couvre des bornes pour la plupart ornĂ©es dâune fleur de lys et dâautres dâune couronne royale.
Ces bornes en grĂšs ont Ă©tĂ© implantĂ©es pour dĂ©limiter domaine royal occupĂ© par le rĂ©seau hydraulique. Ce rĂ©seau alimentait les fontaines et jets dâeau des jardins du chĂąteau de Versailles via lâaqueduc de Buc.
Les premiĂšres bornes furent mises en place sous Louis XIV, puis sous Louis XV (fleur de lys) et les derniĂšres sous Louis XVIII (couronnes).
Des bornes, probablement dĂ©placĂ©es, sont encore prĂ©sentes dans la commune : devant l’Ă©glise, Ă l’entrĂ©e du chemin du cimetiĂšreâŠ


Une cave mĂ©diĂ©vale atteste de lâanciennetĂ© de ce fief. On peut remonter la liste des propriĂ©taires jusquâen 1621. En 1758, Charles Georges Le Roy, lieutenant des chasses Ă Versailles achĂšte le domaine et le transforme en petite retraite quâil revend en 1771 au Duc dâAiguillon. En 1861, le domaine est acquis par Victor Charles Brinquant qui y effectue des travaux importants donnant au bĂątiment son aspect actuel. Il appartient toujours Ă la mĂȘme famille.

Le chĂąteau des CĂŽtes a Ă©tĂ© construit entre 1872 et 1875 par Alphonse Mallet, petit-fils dâOberkampf, le crĂ©ateur de la manufacture de toiles de Jouy, une des plus grandes entreprises françaises au dĂ©but du XIXe siĂšcle.
Il a Ă©tĂ© occupĂ© pendant la Seconde Guerre mondiale et ses archives ont brĂ»lĂ©. Il est restĂ© dans la famille Mallet jusquâen 1952 oĂč il a Ă©tĂ© achetĂ© par lâassociation CharitĂ© maternelle de Paris qui y a installĂ© un centre hospitalier pour enfantsâŻ: le Centre pĂ©diatrique des CĂŽtes.

En 1882 Hugues Krafft, un riche RĂ©mois ayant parcouru le monde, choisit le village des Loges pour y crĂ©er un petit paradis japonais, quâil nomme «âŻMidori no satoâŻÂ»âŻ: il se fait construire une maison japonaise par des ouvriers japonais quâil a ramenĂ©s du Japon, un charpentier et un jardinier. Ce dernier plante un jardin rempli dâessences exotiques au milieu de grottes, de cascades et de ponts.âŻLa villa Midori deviendra un haut lieu de la culture française.
HĂ©las aprĂšs le dĂ©part dâHugues Krafft, les habitants successifs de Midori no Sato ne sauront pas sauvegarder le jardin japonais⊠JusquâĂ aujourdâhui oĂč les actuels propriĂ©taires tentent lâimpossible pour lui redonner vieâŠ

La « maison du lieutenant de louveterie », construite en 1674 aux Loges-en-Josas prendra plus tard le nom de « Chasseloup ». Elle reste de nos jours une belle et charmante demeure avec sa tourelle qui se dresse face Ă lâĂ©glise.

Il a Ă©tĂ© Ă©rigĂ© aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale pour rendre hommage aux soldats des Loges-en-Josas, morts pour la France : 15 noms de jeunes hommes y sont gravĂ©sâŠ
Sur le cÎté du monument sont inscrites les victimes civiles du bombardement du 15 juin 1944.
Sur sa face arriÚre a été apposée une plaque rappelant les noms des soldats de la 2Úme DB tombés à Petit-Jouy lors de la Libération.
Dans le dernier quart du 19Ăšme siĂšcle, lâĂ©glise ayant fait lâobjet de nombreux travaux de maçonnerie, couverture, c’est Ă cette Ă©poque que l’implantation actuelle du cimetiĂšre a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e.
En 1878, la commune achĂšte un terrain, environ 5000 m2, Ă lâentrĂ©e de la forĂȘt domaniale de lâONF. Les travaux sont rĂ©alisĂ©s sous la direction de l’architecte Bieuville par l’entrepreneur Bourdelet. Les travaux de clĂŽture ont eu lieu de juin Ă novembre 1879. Les travaux ont Ă©tĂ© reçus dĂ©finitivement en 1881.
En 2001, pour faire face Ă un manque de place, une demande avait Ă©tĂ© faite auprĂšs de lâONF pour acquĂ©rir une parcelle. La loi dâorientation sur la forĂȘt ne permettant pas de dĂ©rogation au principe du respect de l’intĂ©gritĂ© des forĂȘts pĂ©riurbaines, la demande avait Ă©tĂ© refusĂ©e.
Le cimetiĂšre ne pouvant ĂȘtre agrandi et une nouvelle implantation difficile à  envisager, la gestion du cimetiĂšre doit ĂȘtre scrupuleusement organisĂ©e.

InaugurĂ©e le 8 mai 2019 au rond-point dâentrĂ©e de la rue de la Division Leclerc, cette borne rappelle le passage de la 2Ăšme DB le 24 aoĂ»t 1944. Elle doit son nom au serment de Koufra prĂȘtĂ© par les soldats qui ont, sous les ordres du commandant Leclerc, pris la forteresse de Koufra aux Italiens en plein cĆur du dĂ©sert libyen en mars 1941 : « Nous ne dĂ©poserons les armes que lorsque nos couleurs flotteront sur la cathĂ©drale de Strasbourg ».
Le 1er mai 1883 le tronçon Versailles Juvisy-sur-Orge de la ligne de la Grande ceinture est mis en service avec ouverture de la gare de Petit-Jouy-les-Loges.
Cette gare a la particularitĂ©, comme la rue Charles de Gaulle, le chĂąteau des CĂŽtes et le chemin des CĂŽtes Montbron, dâĂȘtre partagĂ© avec Jouy-en-Josas.
